L’environnement de travail : espace physique ou concept virtuel ?

L’environnement de travail : espace physique ou concept virtuel ?

Au fil des ans, la technologie a révolutionné le monde dans lequel nous vivons. L’homme a créé et développé à l’origine les technologies numériques afin d’améliorer sa vie. Certains pourraient affirmer qu’elles y sont parvenues, d’autres pourraient ne pas être du même avis. Quoi qu’il en soit, il est indéniable que la technologie transforme nos vies à chaque instant et en particulier notre environnement de travail.

L’environnement de travail se délocalise partiellement vers le domicile du travailleur

Une étude réalisée par la Banque centrale européenne (BCE) a révélé qu’environ 86 % des sociétés ont adopté la technologie numérique avec le Big Data (numérisation) et 79 % avec le commerce en ligne (digitalisation). L’aspect de plus en plus virtuel de la conduite des affaires a permis aux accords de télétravail de gagner en viabilité et en popularité ces dernières années. Le pourcentage de salariés qui travaillent parfois depuis chez eux au sein de l’Union Européenne a progressé de 7,7 % en 2008 à 9,6 % en 2017. Grâce à l’utilisation répandue des appareils connectés dans le monde moderne, cette option est désormais plus réalisable sans perturber le flux de travail. Cependant, pour quelle raison précisément une entreprise consentirait-elle à un accord de télétravail, alors que ses salariés pourraient simplement en profiter pour regarder des séries toute la journée ?

Paradoxalement, il a été prouvé que le fait de travailler à domicile permet d’augmenter ses performances, comme l’entreprise américaine Best Buy en a fait l’expérience, avec un gain de productivité de 35 % à la suite de son programme de travail flexible. La stratégie « Results Only Work Environment » (ROWE) incite à travailler depuis n’importe quel endroit à tout moment, en s’éloignant du modèle traditionnel des semaines entières passées dans un bureau.

Du point de vue du salarié, 86 % des personnes interrogées ont déclaré préférer travailler seules pour « atteindre une productivité maximale », faisant ainsi des situations de télétravail la solution idéale pour obtenir des résultats de haut niveau. Le gain de temps et de ressources économisés en l’absence de déplacements permet ainsi aux salariés de diminuer leur stress, de renforcer leur motivation et de s’engager en faveur d’une planète plus verte. Global Workforce Analytics estime que les télétravailleurs pourraient réduire les émissions de gaz à effet de serre de 54 millions de tonnes chaque année si les salariés travaillaient en dehors de leur bureau ne serait-ce que la moitié de la semaine de travail.

À l’heure actuelle, aux États-Unis, les télétravailleurs économisent 3,6 millions de tonnes de gaz à effet de serre liés aux déplacements chaque année. Si nous voulions reproduire ces résultats, il faudrait planter 91 millions d’arbres pour compenser le même niveau d’émissions, selon les données recueillies en 2017.

Le télétravail crée un cercle vertueux en améliorant le bien-être des salariés, la productivité d’une entreprise et en préservant l’environnement.

Outre la hausse de la productivité, les entreprises tirent également de nombreux avantages du télétravail. Il est souvent plus coûteux d’installer les équipements et logiciels appropriés pour les salariés mais ces dépenses initiales génèrent ensuite une série d’avantages à long terme. On peut citer, à titre d’exemple, la diminution des besoins en surface de bureaux, entraînant une baisse des dépenses sur le long terme, ou bien la possibilité de placer stratégiquement les salariés à proximité de clients importants afin de faciliter les échanges et la réactivité, ou encore l’augmentation de la fidélisation du personnel pour préserver le savoir-faire et les compétences clés.

La notion même de télétravail peut sembler être le compromis idéal, bien que cet arrangement soulève certaines questions concernant l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, avec le risque de voir l’une prendre le pas sur l’autre. Il est devenu monnaie courante de suivre les salariés en dehors des heures de travail concernant des questions d’ordre professionnel. Les avantages des appareils connectés, permettant de tenir informés tous les membres de l’équipe, ont été détournés en les contactant de manière excessive et en leur donnant le sentiment d’être constamment au travail.

Il est essentiel d’établir une distinction claire entre vie professionnelle et vie privée pour garantir le succès de la mise en œuvre d’une configuration de travail à distance. Lorsque cette ligne de démarcation est clairement établie et qu’un juste équilibre est trouvé, une source potentielle d’anxiété devient un monde d’opportunités illimitées.

Devrions-nous rester au bureau ou tous être en télétravail ?

À l’heure où les technologies numériques évoluent rapidement, les interactions en personne sont-elles nécessaires ? Nous vivons dans un monde connecté où nous pouvons continuer à interagir avec les clients et les salariés. Néanmoins, un certain niveau d’interaction physique est essentiel tant pour les clients que pour les salariés au bureau et continuera à être nécessaire pour plusieurs raisons.

Premièrement, il est important que l’environnement de travail ne ressemble pas à un réseau social ou une réalité virtuelle où les affaires sont menées. La distinction entre les deux est plus facile à établir par un espace physique et son environnement professionnel approprié. Elle est fondamentale pour rappeler aux salariés le professionnalisme dont ils doivent faire preuve en permanence et instaurer un climat de confiance entre les parties prenantes afin de maintenir une image de marque positive. L’espace de bureau physique présente également de nombreux avantages inconscients, qui soutiennent une attitude professionnelle dans le cadre des opérations quotidiennes et de la prise de décisions importantes.

Deuxièmement, certaines activités commerciales ne peuvent pas être transférées dans le monde numérique. Par exemple, la négociation de contrats avec des parties externes exige des échanges en personne afin d’exploiter avec succès l’intelligence émotionnelle et de conserver une relation véritablement personnelle avec les clients.

La collaboration interne illustre également la raison pour laquelle l’espace physique assure la cohésion au sein de l’entreprise. Cela garantit une étroite coordination, une culture d’entreprise, voire la routine quotidienne d’enlever votre pyjama pour revêtir une mentalité de travail.

Il est important de souligner que tout le monde n’accueillera pas la révolution numérique à bras ouverts. Certains continueront à préférer se rendre dans l’entreprise et s’asseoir à leur bureau pour se mettre au travail ; un coin bureau ou une distribution quotidienne de café pourraient constituer alors les avantages non financiers qui les feront rester au sein de l’entreprise. Délocalisez le bureau et vous perdrez en réalité certains talents, ce qu’aucune somme d’argent ne pourra compenser.

Intelligence artificielle vs. êtres humains

L’idée selon laquelle l’intelligence artificielle (IA) et les robots sont en voie de remplacer les êtres humains gagne du terrain depuis un certain temps. L’IA est sans conteste en progression à l’échelle mondiale, Gartner calculant que « la valeur commerciale mondiale dérivée de l’intelligence artificielle devrait s’élever à 1 200 milliards de dollars en 2018, soit une hausse de 70 % par rapport à 2017 ». En outre, le marché de l’IA devrait devenir un secteur pesant 190 milliards de dollars d’ici 2025, rendant ainsi l’IA incontournable aujourd’hui comme demain.

L’application la plus évidente de l’IA se retrouve dans l’automatisation des tâches dans un certain nombre d’industries qui adoptent le passage au numérique. L’interprétation et l’application de données sont désormais effectuées par des ordinateurs avec peu d’intervention humaine. Les tâches répétitives qui ne nécessitent pas un haut niveau de compétences représentent un autre aspect dans lequel l’IA est très présente. Dans certains cas, il est donc devenu plus efficace et rentable d’utiliser simplement des robots et d’adopter la culture de l’IA.

Cela ne signifie pas que les robots remplaceront les êtres humains, mais plutôt qu’ils les déchargeront des tâches ennuyeuses, et leur laisseront davantage de liberté et de créativité pour participer à des projets plus passionnants. L’IA doit être considérée comme une aide et non comme un ennemi. Le recours à l’IA procure des avantages indéniables tels que l’accroissement des compétences et de la capacité de travail des salariés. L’opportunité de profiter de ces avantages s’offre déjà à nous, la proportion d’emplois nécessitant des compétences en IA ayant été multipliée par 4,5 depuis 2013.

En réalité, nous cohabitons avec l’IA depuis plus longtemps que nous le pensons ; nous n’en avions simplement pas conscience. L’un des faits les plus intéressants concernant l’IA est que seules 33 % des personnes interrogées pensent utiliser une technologie qui fait appel à l’intelligence artificielle. Le pourcentage réel est terriblement plus élevé : 77 % d’entre elles utilisent effectivement des services alimentés par l’IA, faisant ainsi de l’adoption de l’IA dans les méthodes de travail une étape naturelle et progressive pour les êtres humains.

Les robots ont incontestablement des capacités supérieures à celles de l’homme, mais on peut en dire autant des êtres humains par rapport aux robots. L’IA ne comprend pas les raisonnements irrationnels et n’offrira pas la compassion émotionnelle nécessaire aux êtres humains. Les individus cherchent à obtenir la validation et la justification de leurs sentiments en période de trouble et les robots ne peuvent fournir cet aspect humain indispensable. En outre, les êtres humains préféreront toujours interagir avec leurs semblables. L’IA ne sera jamais capable de comprendre la subtilité des détails d’une situation et, indépendamment de l’ampleur des progrès du développement de l’IA, les robots ne chasseront pas totalement les êtres humains de leur environnement de travail.

La dichotomie de « l’IA versus les êtres humains » devrait donc être en réalité un partenariat faisant collaborer « l’IA avec les êtres humains ». Par le biais des smartphones avec lesquels nous interagissons tous quotidiennement, l’IA fait partie de notre existence et améliore nos expériences au quotidien. Nous devons seulement adopter le même état d’esprit pour intégrer la culture de l’IA dans les pratiques commerciales, à la suite de quoi de nombreuses opportunités et possibilités verront le jour et deviendront réalisables.

Les technologies numériques sont devenues un passage obligé pour les entreprises aujourd’hui

Alors que le marché mondial du Cloud Computing public devrait atteindre 258 milliards de dollars en 2019, et que l’IA devrait accroître la rentabilité de 38 % et générer 14 000 milliards de dollars de revenus supplémentaires d’ici 2035, le recours aux technologies numériques est incontestablement primordial pour toute entreprise compétitive. Naturellement, la digitalisation croissante de notre société suscite certaines craintes. Toutefois, les avantages et les possibilités que cela peut apporter sont immenses. Le fait est que les technologies numériques ne sont plus considérées comme un luxe, mais comme une nécessité dans le monde d’aujourd’hui. À l’heure actuelle, 90 % des entreprises utilisent un système de stockage dans le Cloud, sous une forme ou une autre, permettant ainsi d’accéder aux données à tout moment, où que vous soyez.

Les évolutions technologiques qui s’opèrent dans l’ensemble des secteurs d’activité soulignent les avantages de « l’apprentissage continu » et permettent aux êtres humains d’exercer une immense influence sur le monde. Le fait d’aider et de préparer les individus et entreprises à passer à l’ère du numérique ouvrira la voie à un avenir florissant pour nous tous.

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